"Si j'avais à choisir un objet qui me représente, ce serait une locomotive à vapeur, un animal, le dragon, composé de mes 7 animaux fétiches, l'aigle, la louve, le tigre, le serpent, l'araignée, la tortue, le taureau; un humain, je serais le moi que je découvre chaque jour un peu plus". Eté 2015. Je relis cette citation 7 ans plus tard, et m'amuse à la reprendre. Si j'avais à choisir un objet qui me représente à ce nouveau jour, ce serait toujours une locomotive à vapeur. Mon dragon, un aigle aussi blanc que la colombe. Je suis la louve, plus que jamais, à bout de patience, et vigilante, le cheval, emprunt de liberté, le boeuf, devant la montagne de mes dossiers, l'araignée, artiste de sa toile, la tortue, prête à déguerpir, et le coq, avec qui je me réconcilie de jour en jour ; un humain, je serais toujours le moi que je n'ai de cesse de découvrir. Et puis je repense à ces animaux que j'ai incarné dans mes dessins, mes performances. Au lieu de la colombe, j'étais la poule, dans sa cage, l'autruche aveuglée, la hyène hystérique, mais toujours joyeuse, puis le coq sur son tas de fumier, le goëland échoué sur les plages bretonnes, avant de comprendre que j'incarnais le cygne de mes ingrates Danae, qui me traitaient en chienne, avant de m'abandonnée, plutôt qu'en louve, piégée. Je me suis représentée en pouliche de compétition, puis araignée dansante, bleue électrique, avant d'incarner la veuve noire, en miroir de leur désespoir, le serpent, plutôt phallique, mais jamais vicieux, la tortue voyageuse et le taureau, en voie de devenir Minotaure. Réfléxion 2022